L'histoire de Fleurac


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Les hommes à la conquête de Fleurac.

 

 

   Voici déjà quelques dizaines de milliers d'années que les hommes se sont établis dans les vallées du Périgord Noir. Nous somes au temps du roi Clovis. Sur les bords de la Dordogne et de la Vézère, le cinquième siècle a vu paser les bandes de visigoths venues d'Asie centrale et qui s'installent peu à peu en Aquitaine. Sur les hauteurs de Fleurac, on ne s'alarme guère. Le village est bien isolé des grandes routes par les épaisses forêts qui, de Plazac au Moustier, du Moustier à Tayac et de Tayac à Savignac, dominent sur les deux flancs le cours des rivières. Cette forêt s'étend jusqu'aux abords immédiats des quelques maisons de bois qui sont à elles seules tout Fleurac.

   Fleurac, c'est le domaine d'un petit propriétaire gallo-romain, un nommé Florue. En fait, un Gaulois dont le grand-père a pris un nom romain parce-que c'est maintenant la mode.

 

  

   Autour de la maison du maître, il y a les cabanes de cinq ou dix familles de paysans, quelques-uns libres, quelques-uns esclaves, agriculteurs ou artisans, souvent les deux à la fois. Ces gens bougent rarement de chez eux. Quant ils sortent de leur clairière, c'est vers Rouffignac qu'ils vont : vers le domaine de Rufinus, non vers Tayac ou Tursac.

 

  

   Deux siècles passent. Le temps de Charlemagne approche. Le nombre des hommes augmente. Il faut davantage de champs à cultiver; on va les créer aux dépens de la forêt. Trois ou quatre familles s'en vont défricher, loin du village, de nouvelles clairières. Ils tentent leur chance à l'extrême limite de la haute forêt, juste avant les pentes difficilement cultivables qui dominent les cours d'eau. Là, ils éviteront de se disputer, dans la forêt, pour la pâture des bêtes ou pour la récolte du miel. Chacun chez soi, et loin du village. Ainsi naissent à 'ouest Souffron, à 'est Orval, au sud Métival. Un peu plus tard, Courcerant.

 

  

   C'est à cette même époque carolingienne que s'achève la christianisation de la région. Fleurac a maintenant sa chapelle. Elle va devenir le centre d'une paroisse.

 

  

   La paroisse s'organise en fonction de la communauté des hommes. Elle s'étend donc en haut des pentes. Ce seront, dix siècles plus tard, celles de la commune moderne. Une seule percée vers les vallées : du côté où s'ouvre, vers Plazac, un nouveau chemin à travers la forêt.

 

  

   Trois siècles passent encore. Vers l'an 1100, après des temps difficiles, la prospérité se laisse de nouveau entrevoir. Les familles sont plus nombreuses. Les techniques agricoles s'améliorent. On a maintenant un peu de fer pour améliorer l'outillage. On sait mieux jouer des saisons et de la succession des labours.

 

  

   Les habitants de Fleurac recommencent d'élargir leur terroir, mais c'est, cette fois, en grignotant la forêt de toutes parts. Les familles se divisent : l'un des fils reste avec le père dans le bourg, autour de l'église, cependant qu'un autre s'en va (ou que d'autres s'en vont - défricher de nouveaux champs dans la forêt. Le mouvement s'amplifie. Ceux de Fleurac finissent par rencontrer dans leur entreprise ceux de Tayac ou ceux de Plazac, qui montent à l'assaut des pentes pour caser, eux aussi, leur surplus de population.

 

  

   Les clairières cultivées se multiplient, allant jusqu'à se rencontrer en anéantissant ce qui restait de bois. La Fage, la Tuilière, les Justices, les Essarts, Belles Selves, les Litoux naissent et s'élargissent.

 

  

   Lorsqu'arrivent le temps de Saint-Louis et des grandes cathédrales gothiques, il ne subsiste que des lambeaux de la forêt de jadis. Le sol de Fleurac n'est plus fait de quelques clairières au milieu des arbres : ce sont des champs, ponctués de petits bois. A peu de chsoes près, le paysage actuel est né.